Aldea Los Goldines
Lieux singuliers
, Santiago Pontones
Le sentiment écrasant de désolation dans le village de Los Goldines, facilement accessible et situé au milieu d'un paysage d'une beauté exceptionnelle, peut vous aider à comprendre les terribles événements qui ont frappé de nombreux habitants des montagnes et dont ils se souviennent encore à ce jour. Ces événements ont été le résultat de décisions despotiques d’un gouvernement qui n’éprouvait aucune voix dissidente et agissait avec l’impunité que lui conférait la dictature de Franco.
La création de la réserve nationale de chasse de Cazorla-Segura en 1960 a nécessité un changement d'utilisation de vastes étendues de terres, des terres qui contenaient un certain nombre de villages et hameaux et dont les habitants ont été expulsés. Los Goldines est l'un de ces villages et, comme les autres, il ne reste aujourd'hui que les ruines de certaines des maisons expropriées. Le silence enveloppe les visiteurs de ce lieu, qui ne peuvent voir que le dernier chapitre d'une longue et noire histoire d'injustice.
Los Goldines n'était en aucun cas le seul village de ces montagnes à avoir été dépeuplé de force au cours du XXe siècle par les actions abusives de l'État. Lors de la construction du réservoir de Tranco, plusieurs hameaux, tels que San Miguel de Bujaraiza et El Chorreón, ont été rayés de la carte et leurs habitants ont été déplacés vers d'autres zones de la province de Jaén. La «pluie jaune» de la chute des feuilles d'automne, symbolisant le passage du temps et le processus d'oubli - et aussi le titre d'un roman déchirant de Julio Llamazares, dans lequel il raconte un cas similaire impliquant un village pyrénéen d'Aragon - est également tombé sans répit sur les villages de Los Centenares, Las Canalejas et Los Archites dans les montagnes de Segura. Aujourd'hui, ces lieux ne sont que des décombres et des noms, même s'ils ne doivent pas être oubliés.
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